LE BASSON.
Est la basse du hautbois ; il a plus de trois octaves d’étendue ; on l’écrit ainsi, sur deux clefs :
Il y a beaucoup de Trilles impossibles aux deux extrémités de l’échelle du Basson.
Tous les autres au-dessus du Fa sont mauvais ou impossibles.
Cet instrument laisse beaucoup à désirer sous le rapport de la justesse, et gagnera peut-être plus que tout autre des instruments à vent, à être construit d’après le système de Boëhm.
Le basson est à l’orchestre d’une grande utilité dans une foule d’occasions. Sa sonorité n’est pas très forte, et son timbre, absolument dépourvu d’éclat et de noblesse, a une propension au grotesque, dont il faut toujours tenir compte quand on le met en évidence. Ses notes graves donnent d’excellentes basses au groupe entier des instruments à vent de bois. On écrit ordinairement les bassons à deux parties ; mais les grands orchestres étant toujours pourvus de quatre bassons, on peut alors écrire sans inconvénient à quatre parties réelles, et, mieux encore, à trois ; la partie grave étant redoublée à l’octave inférieure, pour donner plus de force à la basse. Le caractère de leurs notes hautes a quelque chose de pénible, de souffrant, je dirai même de misérable, qu’on peut placer quelquefois soit dans une mélodie lente, soit dans un dessin d’accompagnement, avec le plus surprenant effet. Ainsi les petits gloussements étranges qu’on entend dans le scherzo de la symphonie en UT mineur de Beethoven, vers la fin du decrescendo, sont produits uniquement par le son un peu forcé du LA bémol et du SOL hauts des bassons à l’unisson.