Page:Berlioz - Traité d’instrumentation et d’orchestration.djvu/206

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Les mélodies joyeuses auront toujours à redouter de cet instrument, la perte d’une partie de leur noblesse, si elles en ont, et, si elles en manquent, un redoublement de trivialité. Telle phrase paraîtrait tolérable, exécutée par les violons, ou les instruments à vent de bois, qui deviendrait d’une platitude et d’un vulgarisme odieux, mise en relief par le son mordant, fanfaron, dehonté, du cornet à pistons. Ce danger disparait si la phrase est de nature à pouvoir être exécutée en même temps par un ou plusieurs trombones, dont la grande voix couvre alors et ennoblit celle du cornet. Employé harmoniquement, il se fond très bien dans la masse des instruments de cuivre ; il sert à compléter les accords des trompettes ; et à jeter dans l’orchestre des groupes de notes, diatoniques ou chromatiques, qui, à cause de leur rapidité, ne conviendraient ni aux trombones, ni aux cors. On écrit ordinairement deux parties de cornet à pistons, souvent chacune dans un ton différent.