Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/123

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l’Amour, reveue, augmentée & corrigée, vous m’en direz voſtra ſentiment.

Admirez, Madame, de quelle maniere cette Lettre eſt tournée & de quel raiſonnement elle eſt remplie. Pour moy je n’ay jamais vû tant de ſineſſe & de ſubtilité ; & vous voyez bien qu’un Cour deffendu par tant d’Eſprit, eſtoit de difficile accés : cependant, Madame, les difficultez les plus grandes ne ſont qu’irriter noſtre paſſion. Je vis bien qu’il falloit aller pied à pied, & que certe affaire eſtoit de plus longue haleine que je ne penſois. Cette Lettre n’eſtoit remplie que d’Eſprit, & la precedente avoit un peu plus de tendreſſe, ainſi mon cœur flottoit entre l’eſperance & la crainte, Je voyois tres-peu la jeune Iris, & je ne pouvois que luy écrire ; encore eſtois-je ſouvent fort long-temps ſans luy donner mes Lettres, je fus plus d’un mois meſme ſans la