Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/151

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recevez mes réponſes de la mienne devant des gens qui ne s’en ap- perçoivent point, & à qui nous en ſaiſons myſtere. Sur tout, ſou- vencz-vous de mon trouble d’hi- er en vous donnant ma Lettre, & en recevant la voſtre. Cela m’é- pargnera la peine de ſaire un Ron- deau pour répondre au vôtre qui eſt admirable ; cependant.

Quand du poids de l’Amour je ſuis ſeul accablé,
Vous n’en estes point accablée,
Mais ma tendreſſe redoublée
Kaut bien un Rondeau redoublé.

Voſtre Proſe eſt tres-delicate ; & ſi j’avois le temps d’y répondre, je vous dirois en deux mots que ſi vous m’aimiez une fois, bien loin de me fuir ou de me bannir, vous me chercheriez par tout comme je vous cherche ; que nous ne ſerions point naufrage au port ; mais que nous y ſurgirions heu-