Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/70

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année, qui la ſaiſant vivre à ſa mode, ne s’accommodoit nullement à la noſtre. Cependant il falloit prendre patience ; une inquietude un peu trop preſſante commença à me ſaire connoître que ce commerce qui m’avoit paru d’abord un jeu d’eſprie, deviendroit une veritable affaire de cœur pour moy : ce peu de liberté que j’avais de la voir &c de lay parler en augmenta le deſir : ce deſit ſat ſaivy d’une inquietude aſſez piquante & aſſez vive, & cette inquietude me ſue un preſage de ce qui me devoit arriver. Je ne ſentois pourtant pas encore : ces émotions violentes, je croyois toujours badiner ; & ennuyé de ne point rencontrer cette aimable Perſonne, aux lieux meſmes où : noſtre devoir nous appelle rogu- lierement, je luy écrivis cette Lettre