Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/12

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aussi la haute stature, les masses charnues, les larges fanons, le pied plus large encore du cheval mulassier d’alors, nous serons obligé d’admettre qu’un semblable animal ne peut provenir d’un pays accidenté et pauvre, mais bien de marais, au sol plat, aux plantes abondantes et aqueuses.

Nous venons de passer en revue les diverses opinions émises sur l’origine de la race poitevine. Nous avons énoncé en premier lieu celle que nous croyons la plus rationnelle, aussi laisserons-nous de côté la question d’origine et les divergences d’opinions qui s’y rattachent pour donner les caractères de la race mulassière primitive.

Caractères. ─ En parlant de la jument mulassière, Jacques Bujault a dit :

« La vraie jument mulassière a la patte large, l’enfergeure courte, le talon bien sorti, beaucoup de poil au talon, l’os de la jambe gros, le jarret large et bas surtout, la cuisse charnue, les hanches larges, le corps très court, la côte longue, ventre de vache, un petit ensellé, le devant bien ouvert, haute de quatre à neuf pouces à la chaîne.

« La tête, le cou, le reste enfin n’est indispensable.

« Figurez-vous une barrique montée sur quatre poteaux, c’est la jument mulassière. — Ce n’est pas une belle bête, elle n’est bonne qu’à faire des mules. — Otez le chapeau ! sans la jument mulassière le Poitou ne serait pas le Pérou. » Si nous considérons le portrait original, mais exact que vient de faire de la jument mulassière le laboureur de Challoue, nous sommes naturellement conduits à voir que les conditions d’hygiène et de climat, dans lesquelles ces animaux vivaient, leur sont peu favorables ; aussi, dit M. Eugène Ayrault, « la nature, pour