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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

comme les phénomènes physico-chimiques, l’effet d’un contact d’un corps qui agit, et du milieu dans lequel il agit.

En résumé, l’étude de la vie comprend deux choses : 1° étude des propriétés des éléments organisés ; 2° étude du milieu organique, c’est-à-dire étude des conditions que doit remplir ce milieu pour laisser manifester les activités vitales. La physiologie, la pathologie et la thérapeutique, reposent sur cette double connaissance ; hors de là il n’y a pas de science médicale ni de thérapeutique véritablement scientifique et efficace.


§ VIII. — Dans les sciences biologiques comme dans les sciences physico-chimiques, le déterminisme est possible, parce que, dans les corps vivants comme dans les corps bruts, la matière ne peut avoir aucune spontanéité.

Il y a lieu de distinguer dans les organismes vivants complexes trois espèces de corps définis : 1° des corps chimiquement simples ; 2° des principes immédiats organiques et inorganiques ; 3° des éléments anatomiques organisés. Sur les 70 corps simples environ que la chimie connaît aujourd’hui, 16 seulement entrent dans la composition de l’organisme le plus complexe qui est celui de l’homme. Mais ces 16 corps simples sont à l’état de combinaison entre eux, pour constituer les diverses substances liquides, solides ou gazeuses de l’économie ; l’oxygène et l’azote cependant sont simplement dissous dans les liquides organiques et paraissent fonctionner dans l’être vivant sous la forme de corps simple. Les principes immédiats inorganiques (sels ter-