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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

la diastase animale ou végétale, mais tous ces procédés arriveront finalement à une condition unique, qui est l’hydratation de la fécule. Le déterminisme, c’est-à-dire la cause d’un phénomène est donc unique, quoique les moyens pour le faire apparaître puissent être multiples et en apparence très divers. Cette distinction est très importante à établir, surtout en médecine, où il règne, à ce sujet, la plus grande confusion, précisément parce que les médecins reconnaissent une multitude de causes pour une même maladie. Il suffit, pour se convaincre de ce que j’avance, d’ouvrir le premier venu des traités de pathologie. Mais toutes les circonstances que l’on énumère ainsi ne sont point des causes ; ce sont tout au plus des moyens ou des procédés à l’aide desquels la maladie peut se produire. Mais la cause réelle efficiente d’une maladie doit être constante et déterminée, c’est-à-dire unique ; autrement ce serait nier la science en médecine. Les causes déterminantes sont, il est vrai, beaucoup plus difficiles à reconnaître et à déterminer dans les phénomènes des êtres vivants ; mais elles existent cependant, malgré la diversité apparente des moyens employés. C’est ainsi que dans certaines actions toxiques, nous voyons des poisons divers amener une cause identique et un déterminisme unique pour la mort des éléments histologiques, soit, par exemple, la coagulation de la substance musculaire. De même, les circonstances variées qui produisent une même maladie doivent répondre toutes à une action pathogénique, unique et déterminée. En un mot, le déterminisme, qui veut l’identité d’effet liée à l’identité de