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du raisonnement expérimental

découvrir et constater les phénomènes plus ou moins cachés qui nous entourent.

Mais l’homme ne se borne pas à voir ; il pense et veut connaître la signification des phénomènes dont l’observation lui a révélé l’existence. Pour cela il raisonne, compare les faits, les interroge, et, par les réponses qu’il en tire, les contrôle les uns par les autres. C’est ce genre de contrôle, au moyen du raisonnement et des faits, qui constitue, à proprement parler, l’expérience, et c’est le seul procédé que nous ayons pour nous instruire sur la nature des choses qui sont en dehors de nous.

Dans le sens philosophique, l’observation montre et l’expérience instruit. Cette première distinction va nous servir de point de départ pour examiner les définitions diverses qui ont été données de l’observation et de l’expérience par les philosophes et les médecins.

§ I. Définitions diverses de l’observation et de l’expérience.

On a quelquefois semblé confondre l’expérience avec l’observation. Bacon paraît réunir ces deux choses quand il dit : « L’observation et l’expérience pour amasser les matériaux, l’induction et la déduction pour les élaborer : voilà les seules bonnes machines intellectuelles. »

Les médecins et les physiologistes, ainsi que le plus grand nombre des savants, ont distingué l’observation de l’expérience, mais ils n’ont pas été complètement d’accord sur la définition de ces deux termes.