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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

plus ou moins grand nombre d’instruments. Souvent même certaines questions scientifiques exigent impérieusement, pour pouvoir être résolues, des instruments coûteux et compliqués, de sorte qu’on peut dire alors que la question scientifique est véritablement subordonnée à une question d’argent. Toutefois je n’approuve pas le luxe d’instruments dans lequel sont tombés certains physiologistes. Il faut, selon moi, chercher autant que possible à simplifier les instruments, non seulement pour des raisons pécuniaires, mais aussi pour des raisons scientifiques ; car il faut bien savoir que plus un instrument est compliqué, plus il introduit de causes d’erreur dans les expériences. L’expérimentateur ne grandit pas par le nombre et la complexité de ses instruments ; c’est le contraire. Berzelius et Spallanzani sont de grands expérimentateurs qui ont été grands par leurs découvertes et par la simplicité des instruments qu’ils ont mis en usage pour y arriver. Notre principe sera donc, dans le cours de cet ouvrage, de chercher autant que possible à simplifier les moyens d’étude, car il faut que l’instrument soit un auxiliaire et un moyen de travail pour l’expérimentateur, mais non une source d’erreur de plus en raison de ses complications.