Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
de l’observation et de l’expérience.

le raisonnement, le fait observation du fait expérience.

Mais, en dehors du raisonnement expérimental, l’observation et l’expérience n’existent plus dans le sens abstrait qui précède ; il n’y a dans l’une comme dans l’autre que des faits concrets qu’il s’agit d’obtenir par des procédés d’investigation exacts et rigoureux. Nous verrons plus loin que l’investigateur doit être lui-même distingué en observateur et en expérimentateur ; non suivant qu’il est actif ou passif dans la production des phénomènes, mais suivant qu’il agit ou non sur eux pour s’en rendre maître.

III. — De l’investigateur ; de la recherche scientifique

L’art de l’investigation scientifique est la pierre angulaire de toutes les sciences expérimentales. Si les faits qui servent de base au raisonnement sont mal établis ou erronés, tout s’écroulera ou tout deviendra faux ; et c’est ainsi que, le plus souvent, les erreurs dans les théories scientifiques ont pour origine des erreurs de faits.

Dans l’investigation considérée comme art de recherches expérimentales, il n’y a que des faits mis en lumière par l’investigateur et constatés le plus rigoureusement possible, à l’aide des moyens les mieux appropriés. Il n’y a plus lieu de distinguer ici l’observateur de l’expérimentateur par la nature des procédés de recherches mis en usage. J’ai montré dans le paragraphe précédent que les définitions et les distinctions qu’on a essayé d’établir d’après l’activité ou la passivité de l’investigation, ne sont pas soutenables. En effet, l’observateur et l’expérimentateur sont des investigateurs qui