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obstacles que rencontre la méd. expérimentale.

à la médecine pour comprendre et expliquer le mécanisme des maladies et l’action des agents médicamenteux ou toxiques. Or, c’est précisément cette application de la physiologie qu’il s’agit ici de bien définir.

Nous avons vu plus haut en quoi la médecine expérimentale diffère de l’hippocratisme et de l’empirisme ; mais nous n’avons pas dit pour cela que la médecine expérimentale dût renier la médecine d’observation et l’emploi empirique des médicaments ; loin de là, la médecine expérimentale se sert de l’observation médicale et de l’empirisme comme point d’appui nécessaire. En effet, la médecine expérimentale ne repousse jamais systématiquement aucun fait ni aucune observation populaire, elle doit tout examiner expérimentalement et elle cherche l’explication scientifique des faits que la médecine d’observation et l’empirisme ont d’abord constatés. Donc la médecine expérimentale est ce que je pourrais appeler la seconde période de la médecine d’observation ; et il est tout naturel dès lors que la seconde période s’ajoute à la première en reposant sur elle. Donc la première condition pour faire de la médecine expérimentale, c’est d’être d’abord médecin observateur ; c’est de partir de l’observation pure et simple du malade faite aussi complètement que possible ; puis la science expérimentale arrive ensuite pour analyser chacun des symptômes en cherchant à les ramener à des explications et à des lois vitales qui comprendront le rapport de l’état pathologique avec l’état normal ou physiologique.