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de l’observation et de l’expérience.

déterminées, des faits d’observation pour en tirer l’enseignement qu’il désire, c’est-à-dire l’expérience. L’observateur est celui qui obtient les faits d’observation et qui juge s’ils sont bien établis et constatés à l’aide de moyens convenables. Sans cela, les conclusions basées sur ces faits seraient sans fondement solide. C’est ainsi que l’expérimentateur doit être en même temps bon observateur, et que dans la méthode expérimentale, l’expérience et l’observation marchent toujours de front.

§ VI. — Dans le raisonnement expérimental, l’expérimentateur ne se sépare pas de l’observateur.

Le savant qui veut embrasser l’ensemble des principes de la méthode expérimentale doit remplir deux ordres de conditions et posséder deux qualités de l’esprit qui sont indispensables pour atteindre son but et arriver à la découverte de la vérité. D’abord le savant doit avoir une idée qu’il soumet au contrôle des faits ; mais en même temps il doit s’assurer que les faits qui servent de point de départ ou de contrôle à son idée, sont justes et bien établis ; c’est pourquoi il doit être lui-même à la fois observateur et expérimentateur.

L’observateur, avons-nous dit, constate purement et simplement le phénomène qu’il a sous les yeux. Il ne doit avoir d’autre souci que de se prémunir contre les erreurs d’observation qui pourraient lui faire voir incomplètement ou mal définir un phénomène. À cet effet, il met en usage tous les instruments qui pourront l’aider à rendre son observation plus complète. L’ob-