Page:Bernardin de Saint-Pierre - Paul et Virginie, Didot, 1806.djvu/62

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Je dois le dessin de cette composition mélancolique et touchante à M. Isabey. Son amitié a voulu m’en faire un présent dont je m’honore. Je m’étois adressé à lui pour exécuter ce sujet, où il ne devoit y avoir aucun personnage vivant ; et j’étois sûr d’avance qu’il réussiroit par l’art particulier que je lui connois d’harmonier la lumiere et les ombres, et d’en tirer des effets magiques. Il a réussi au-delà de mes espérances. Il a rendu les bamboux avec la plus exacte vérité. Leur perspective fait illusion. Il est si connu et si estimé par ses portraits d’une ressemblance frappante, par ses grandes compositions, telles que Bonaparte passant ses gardes en revue, que ses ouvrages n’ont pas besoin de mes éloges. Celui-ci suffiroit pour rendre mon édition célebre.

L’eau-forte en a été faite par M. Pillement le jeune, qui excelle, au jugement de tous les graveurs, à faire celles des paysages. Elle a été terminée au burin par M. Beauvinet, dont j’ai déjà parlé avec éloge. Il suffit de dire que l’auteur du dessin a été très satisfait de l’exécution de ces deux artistes.

M. Dien, imprimeur en taille-douce, qui m’a été indiqué par M. Roger, comme très recommandable par sa probité et son talent, a tiré toutes les feuilles de mes sept planches, en y comprenant le portrait. M. Dien, son frere, en a gravé la lettre.

Comme plusieurs de mes souscripteurs ont souscrit pour des