Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/21

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ſes juſqu’à la conſommation des ſiecles.

Loin de reprocher, comme on fait, l’avarice & la cupidité aux Miniſtres de l’Egliſe, ne devroit-on pas montrer la reconnaiſſance la plus ſincere à des hommes qui ſe dévouent pour nous, qui ſe chargent de nos poſſeſſions, ſouvent acquiſes par des voyes iniques, qui nous débaraſſent des richeſſes qui mettroient des obſtacles infinis à notre ſalut ? C’eſt pour que les nations ſe ſauvent que le Clergé les dépouille ; il ne les plonge dans la pauvreté que pour les détacher de la Terre & de ſes biens périſſables, afin de s’attacher uniquement aux biens durables qui les attendent en Paradis, s’ils ſont bien dociles à leurs Prêtres & bien généreux à leur égard.

Quant à l’inimitié pour la ſcience dont on fait un crime au Clergé, elle eſt formellement preſcrite par l’Ecriture Sainte ; la ſcience enfleroit les laïques, c’eſt-à-dire, les rendroit inſolens & peu dociles à leurs guides ſpirituels ; les Chrétiens doivent demeurer dans une enfance perpétuelle ; ils doivent reſter toute leur vie ſous la tutelle de leurs Prêtres, qui ne voudront jamais que leur bien. La ſcience du ſalut eſt la ſeule qui ſoit vraiment néceſſaire ; pour l’apprendre il ſuffit de ſe