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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

rieures, n’eut peut-être pas envers sa femme tous les égards et l’attention qu’elle méritait. L’un et l’autre étaient irritables. Des conflits nécessairement éclatèrent, dont la cause principale gisait dans une opposition complète de vues au sujet des enfants, que Monsieur Rimbaud, maladivement, ne pouvait supporter et que Madame Rimbaud, chrétiennement, entendait garder près d’elle pour surveiller avec rigueur leur éducation. Joignons à cela les déplacements fréquents, campagnes, changements de garnison, à quoi les militaires de cette époque étaient assujettis ; et l’on comprendra aisément qu’à la longue, dans ces conditions, le ménage devait se désagréger.

La séparation se fit d’elle-même, pour ainsi dire, amiable, tout simplement. Le capitaine Rimbaud reprit sa vie d’officier célibataire en des garnisons diverses, et sa femme, avec les enfants, dont le cinquième allait naître, se fixa décidément à Charleville. C’était en 1860. Nicolas Cuif était mort depuis deux ans. Arthur Rimbaud se trouvait dans sa sixième année.