Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/177

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en avait vingt-huit. La physionomie de celui-ci présentait, au regard vulgaire, de la laideur le visage de celui-là, « visage parfaitement ovale d’ange en exil », était d’une beauté et d’une juvénilité attirantes ; et, tandis que l’un ne paraissait, par ses traits, qu’un enfant, l’autre marquait, d’aspect, plus que son âge. Quoi d’étonnant à ce que, tes voyant amis, la malveillance du commun se soit basée sur ces apparences pour conclure de leur camaraderie ce que l’on sait ? Au reste, Rimbaud et Verlaine ayant eu, ou plutôt croyant avoir eu à souffrir par les femmes, ne se gênaient pas, aux moments surtout d’ébriété ou de paradoxe, pour clamer leur mépris, certes affecté, à l’égard du sexe féminin. On peut supposer aussi, en cequi concerne particulièrement Rimbaud, que son état de virginité corporelle, son dégoût des vulgarités, son actuel amoralisme, ou, mieux, sa volonté de vivre par l’esprit au-dessus de la morale, l’aient poussé à tenir des propos compromettants. Pourtant, au point de vue matériel : d’homosexualité, il n’en était absolument rien ; il n’en pouvait, nous allons voir, rien être.

Car, s’il est vrai que les impressions, chez Verlaine, montaient par les sens au cerveau pour redescendre aussitôt au cœur et, par le sang, se répandre furieusement dans toute la chair,