Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/189

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Sa vue, sa vue ! tous les agenouillages anciens et les peines relevées à sa suite.

Son jour ! l’abolition de toutes souffrances sonores et mouvantes dans la musique plus intense.

Son pas ! les migrations plus énormes que les anciennes invasions.

Ô lui et nous ! L’orgueil plus bienveillant que les charités perdues.

Ô monde ! et le chant clair des malheurs nouveaux !

Il nous a connus tous et nous a tous aimés : sachons, cette nuit d’hiver, de cap en cap, du pôletumultueux au château, de la foule à la plage, de regards en regards, forces et sentiments las, le héler et le voir, et le renvoyer, et, sous les marées et au haut des déserts de neige, suivre ses vues, — ses souffles, — son corps, — son jour.


Et quand il s’est ainsi, pour ainsi dire, lui-même objectivé ; qu’il a, en pleine joie, décrit son pouvoir, il se retourne vers les hommes, et, non sans raillerie, leur offre ses créations dontt il voudrait bien enfin — le pauvre — tirer quelque matériel profit :


SOLDE


À vendre ce que les Juifs n’ont pas vendu, ce que noblesse ni crime n’ont goûté, ce qu’ignore l’amour