Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/206

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ses journées loin de son compagnon : cela, moins pour n’aller pas dans les « cafés potables, wine-rooms, alsopps-bars et autres mastroquets indigènes », que pour ménager les fonds communs en ne partageant point le repas de midi. Du reste, Verlaine avait lui-même fort à faire, en ce temps-là, de se débattre, de se concerter avec les avoués et autres gens de loi parisiens, au sujet de l’instance en séparation de corps et de biens lancée décidément par son épouse.

La correspondance datée de Londres, publiée sans beaucoup d’ordre par M. Edmond Lepelletier dans sa biographie de Verlaine, si pleine d’inexactitudes, de jugements téméraires et d’insinuations calomnieuses à l’égard de Rimbaud, nous montre néanmoins la physionomie vraie du Pauvre Lélian à cette époque. Constatons que, dans les Croquis londoniens, non plus que dans la confidence des stations aux cabarets anglais, Rimbaud n’est jamais évoqué et que si, dans la partie grave de cette correspondance, il est parlé de lui, c’est toujours avec la plus grande déférence et de très dignes protestations au sujet de « l’immonde accusation » d’homosexualité. Ne serait-ce pas à inférer de cela que les deux poètes, soit chez des réfugiés, soit en un café accoutumé, ne se trouvaient guère en-