Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/239

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rir en foi catholique : conséquence apparemment immédiate d’une illumination reçue d’une image du Sacré-Cœur, mais conséquence lointaine et certaine de sa liaison avec Rimbaud. Toutefois, il n’était pas aisé d’affranchir entièrement une nature si passive devant les suggestions de la chair, et l’Église catholique ne devait pas y réussir davantage que l’auteur d’Une Saison en Enfer. Du reste, il faut croire Rimbaud lorsque, dans cet étrange et si terriblement chaste ouvrage, il dit de la « vierge folle » qu’elle était « dans son âme comme dans un palais qu’on a vidé pour ne pas voir une personne si peu noble que vous ».

Parallèlement aux initiations métaphysiques de son ami, Verlaine, qui ne parvenait à découvrir pourquoi « l’époux infernal » « voulait tant s’évader de la réalité », recevait chaque jour plus, de son milieu de bars, des excitations passionnelles. La confidence en transparaît aux Croquis londoniens. Et cela exaspérait au plus haut point Rimbaud. Les scènes entre eux se multipliaient au cours de nuits atroces. « Debout dans les rages et les ennuis », le jeune homme comprenait à présent qu’il perdait son temps en si molle compagnie. Il dut, une fois, sentant venir la congestion cérébrale, tant cette vie l’enfiévrait, entrer à l’hôpital…