Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/249

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entra dans la chambre où étaient réunis Verlaine et sa mère, l’auteur des Romances sans Paroles se sentait une lassitude déjà des’ propos terre-àterre dont, bien affectueusement pourtant, on voulait le capturer depuis deux ou trois jours. L’ami apparaissant, ce lui fut la vision de ta liberté et de la poésie reconquises. Encore, il obéit exagérément à son impulsion. S’étant jeté ; dans les bras de Rimbaud, il clama le vœu de ne jamais plus quitter son congénère spirituel, son maître !

L’étonnement de Madame Verlaine fut grand en présence de cette joie extravagante, se substituant si vite au désespoir de la minute précédente. Cependant la fin de !a journée fut calme, dans de la cordialité.

Le mercredi, on examina ta situation et l’on délibéra sur les décisions à prendre. Verlaine, s’imaginant l’ami retrouvé pour toujours, et sachant qu’il n’y avait rien à faire de pratique pour eux en Belgique, fut d’abord d’avis de retourner en Angleterre pour reprendre la vie en commun dans de l’idéal et dans des occupations de professorat. Rimbaud, décidé foncièrement, dès avant son départ de Londres, à cesser tout compagnonnage avec Verlaine une fois la catastrophe évitée, ne voulut pas se ranger à cet avis ; il objecta qu’avant de prendre une détermination en-