Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/127

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Font maintenant sous toy reposer tant d’esprits :
Et que ce doux sommeil dont apres la victoire
Alexandre dormoit au giron de la gloire,
Soit de tes longs travaux et le charme et le prix.
Que dy-je, en soit le prix ? Je faux, vaillant monarque :
Un renom fleurissant et vainqueur de la parque
T’en doit recompenser sous la voute des cieux :
Ou si quelque repos des tormentes humaines
Peut estre le loyer de tes fameuses peines,
Ce doit estre celuy qu’on prend entre les dieux.
Bien tost puisses-tu voir de ta chaire royale,
Ton bien-heureux dauphin joüer emmy ta sale,
Et sur ses petits pas luy-mesme s’y guider :
De ses petites mains tastonner ton espee :
Dresser d’un petit fort la muraille escarpee,
Et dés le berceau mesme apprendre à commander.
Et puis, ayant franchy les bornes de l’enfance,
Aller rendre l’Asie une nouvelle France,
Et soubmettre à ton joug ses sultans, et sophis :
T’assujettir le Nil, le Danube, et le Gange :
Et par mille beaux faits passans toute loüange,
Meriter justement d’estre appelé ton fils.

IMITATION PSEAUME 71

Grand monarque du ciel, de la terre, et de l’onde,
Preste ce jugement dont tu regis le monde
Pour regle et pour exemple aux soings de nostre roy :
Fay que l’heur de ton regne en son regne fleurisse :