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en France, il se fixa à Berlin et s’y occupa à traduire en allemand, avec une habileté réelle, divers ouvruf^es dramatiques étrangers. 11 a traduit aussi le livre de Fétis intitulé la Musique mUeà la portée de toid le monde , et publié, dans dillérents journaux, des articles de critique musicale. Ouïr» ! les opéras déjà cités, il a composé Zoraide ou der Friede von Grenade ; Die Pagen des Henogs von Vendôme ; Die Nachtwandlerin ; Canonicus Scnuster ; quelques ballets, entre autres celui d’Acliille ; des trios, sérénades, quatuors, avec partie de guitare ; une méthode de guitare (Berlin, Schlcsinger), et la musique de scène de beaucoup de vaudevilles. A. E. BLUM (Robert), littérateur et homme politii|ue allemand, né à Cologne le 10 nov. 1807, fusille à Vienne le 9 nov. 1848. Ses parents étaient pauvres, et ses coramcnceraenls furent difficiles. 11 fut mis en apprentissage chez un ferblantier, et entra ensuite comme ouvrier dans une fabrique de lanternes. Une vague ambition le tourmentait, mais le défaut d’instruction semblait le condamner à jamais au travail manuel. A dix-huit ans, il se plaça comme gagiste au théâtre, et, la même année, il suivit le directeur Uingelhardt à Leipzig ; il s’éleva peu à peu par son intelligence et son activité, devint secrétaire, puis caissier. La fréquentation des acteurs, des écrivains, des gens du monde stimula son goût littéraire. Un drame qu’il lit représenter en 18oG, la Délivrance de Candie, eut quelque succès. 11 commença, avec Herloszsohn et Warggrafl’, la rédaction du Tlieatcrlexiam, qui parut en sept volumes de 1839 à 1842 (Altenburg et Leipzig). Il fonda, en 1840, la Société schillerienne, et il participa à la création de la Société littéraire. 11 avait le don de réloijuence, et son àme naturellement généreuse et sympathique doublait l’etfet de sa paiole. Dans les réunions littéraires qu’il présidait, il s’abandonnait à son talent d’improvisation, et ses discours étaient mêlés d’allusions à toutes les questions du jour. La politique l’attira de plus en plus, et bientôt l’absorba tout entier. 11 fut l’un des principaux rédacteurs de l’alinanach politique Vorwàrls, (Leipzig, 184 ;i-1847, 5 vol.), et des Sâch.sische VulerlandsbUïtter, dont il fit un instrument de propagande révolutionnaire, et qui périrent dans la tourmente de 1848. Il participa également à l’agitation néo-catholique et fonda une communauté à Leipzig au nom de l’église nouvelle. En 1847, il se désintéressa du théâtre et créa une librairie ; il fut lui-même l’éditeur de son Wcihnachtsbattm, recueil de biographies des hommes libéraux de l’Allemagne, et de son Slaatslcxicon jiir das dcutsche Volk. L’année 1848, où le contre-coup des journées de février secoua toutes les capitales allemandes, ne pouvait manquer de préparer un rôle important à Robert Blum. Il créa les YalcrlandsverciJie, qui devinrent le centre de l’agitation révolutionnaire en Saxe , et il provoqua la retraite du ministère KOnneritz. Elu membre du Parlement préliminaire de Francfort et de l’Assemblée nationale, il domina ces deux assemblées par son intelligence prompte et sa parole facile. Etranger au maniement des affaires et ne voyant qu’un coté des choses, optimiste par tempérament et d’ailleurs parfaitement désintéressé, il tranchait d’un mot les questions et avait des solutions pour toutes les ditUcultés ; il est vrai que ses solutinns n’étaient souvent que des aliirmations gratuites ou des expédients. Il fut cîiargé, au mois d’octobre, de porter, au nom de la gauche do l’Assemblée, une adresse de télicitation aux révolutionnaires de Vienne. Là, on le nomma chef d’une compagnie d’élite ; il accepta ce poste, à la condition expresse qu’il resterait fidèle à son mandat de député, c.-à-d. que ni lui ni les hommes qu’il commandait ne prendraient part au combat qui allait se livrer dans les rues. Sa compagnie ayant été entraînée dans la lutte, il se relira dans son hOtcl (29 oct.) ; mais il fut arrêté quelques jours après, cité devant un conseil de guerre, et condamné à mort. Son exécution fut considérée comme une violation do l’immunité parlementaire. et souleva une vive protestation dans tous les rangs du parti démocratique ; on y vit surtout le signe de la rupture définitive du gouvernement autrichien avec l’Assemblée de Francfort. La souscription nationale ouverte pour la famille de la victime rapporta 40,000 thalers. Un choix des discours de Robert Blum , avec d’autres écrits, a été publié à Leipzig, en 1880. A. B.

HiuL. : A. Kr’iîy, Robert Blum, als Politiher, Charahlev und Menscli ; Maiiheiiii, KSllJ. — Haiis Blum, Robert lilum, cin CharahterbUd fur das deutsche Volh ; Luipzig, 187X. ^ ■=’

BLUM (Isaac-Auguste), mathématicien français, né en 1812, mort le 5 janv. 1877. Entré en 1831 à l’Ecole polytechnique, et devenu lieutenant d’artillerie de marine, il donna sa démission en 1833 pour se livrer à l’enseignement des mathématiques. Mêlé aux événements de 1818, il fit partie de la rédaction du Journal des Travailleurs et fut nommé vice-président de la Commission du Luxembourg. Arrêté à la suite de l’envoi d’un billet injurieux au jirésident de l’Assemblée constituante, il fut peu après relâché et reprit ises études scientifiques. On lui doit : Résumé d’algèbre élémentaire (Paris, 1843, in-fol.) et Résutné d’arithmétique {fms, 1843, in-fol), compris dans la Collection des tableaux folqtech niques ; Cours complet de mathématiques (Paris, 1843-1845, 2 vol. in-8, avec pi.) Il fonda, en 1844, une revue des sciences exactes, le Bulletin polytechnique, qui ne réussit pas, et, en 185S, un journal quotidien de mathématiques pures et appliquées, la Science, dont il abandonna bientôt la direction. L. S. BLUM (Ernest), auteur dramatique français, né à Paris le 13 aoilt 1836. Rédacteur au Charivari, rédacteur depuis 1809 au Rappel, où il écrit la spirituelle chronique qui a pour titre Zigmgs dans Paris, M. Blum est surtout connu du grand public par ses nombreuses pièces de théâtre, vaudevilles, revues, drames, opérettes, féeries, qui ont obtenu pour la plupart, un très grand succès. Notre cadre ne nous permet pas de donner la liste complète de ces ouvrages. Nous citerons seulement : les Détassements en vacances (1859), en collaboration avec Alex. Flan ; A vos souhaits (1860), avec le même ; le Plat du jour (1861), avec le même ; la Petite Pologne (1861), avec Lambert Thiboust ; Hocambole (1864), avec Anicet Bourgeois et Ponson du Terrail ; Cendrillon {i^66), avec ClairviUe et Marc Monnier ; la Jolie Parfumeuse (1875), avec H. Crémieux ; Rose Michel (1875) ; l’Espion du roi (1876) ; V Avant-scène (1876) avec R. Toché ; Révisons (1876) avec Toché et Wolff ; Belle Lurette (1880) avec Blau et Toché ; le Château de, Tire-Larigot (1884) avec Toché ; Mamzelle Gavroche (1884) avec Saint-Albin et Gondinct ; les Nouveautés de Paris (HSi) avec Wultf et Toché ; le Petit Chaperon rouge (1885) avec Toché ; Adam et Eve (1886) avec le même. Il a collaboré anonymement à Mademoiselle Nitouche, à la Femme à Papa, et autres pièces écrites pour M"’" Judic. E. Blum a encore publié : Mémoires de Rigolboche (Paris, 1860, in-16) ; Entre Bicèlre et Ciiarenton (Paris, 1866, in-12), recueil d’articles publiés dans h Charivari ; Biographie complète d’ Henri Rochefort par un ami de dix ans (Bruxelles, 1868, in-18). BLUM (Hans), jurisconsulte allemand, fils de Robert Blum, né à Leipzig le 8 juin 1841. Il fit ses études à Leipzig et à Berne, et prit ensuite une charge d’avoué dans sa ville natale. Il suivit le quartier général allemand dans la guerre de 1870-1871, comme correspondant du journal Daheim. 11 fut attaché ensuite à la rédaction do la revue Die Grenzboteri. Depuis 1879, il dirige, avec Karl liraun, la publication des Annalen des Reichgerichts (2 vol. par an). Il a écrit, en outre, des nouvelles, Dunkle Gcschichten (Berlin, 1874) ; Aus unsern T«3e«(Magdeboiirg, 18 Î6), une biographie de son père et différents ouvrages juridiques : hommentar zum Reichs-Strafge~ setibuch {’/Amch, 1870) ; Sdchsischer Rechls/reund (Zurich, 1870). A. B.