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meut de roi abdiqué, M doniei sani-rap rentre dans le nm-np-ek), le sam-raii-tr,y pour le premier prince du saim cl le sam-rap-chetva pour la première princesse du sang. Ces deux derniers sam-rap apparliennent en ce moment au frère de Norodom, héritier présomptif du trône, et à la reine douairière. Les femmes ne sont pas exclues de la succession au trône auquel elles peuvent aspirer en l’absence d’héritiers mâles. — Le roi est aidé dans l’administration par cinq ministres qui appartiennent à la première classe des fonctionnaires, samp-rap-ek ; ce sont : le Chau (t’a, premier ministre ; le Yoiun reacli, ministre de la justice ; le Yeang, ministre des finances et gouverneur du palais ; le Kralahom, ministre de la marine, chargé en même temps des douanes, des pêcheries, de la police fluviale, etc., en un mot de tout ce qui concerne les cours d’eau du pays ; et le Cha krey, qui est aussi bien ministre de la guerre que des travaux publics ; il est chargé des transports par terre, c.-à-d. des réquisitions de buffles, de chevaux, d’éléphants, etc., pour le service de l’Etat. — A chacun de ces cinq ministres correspond une certaine division territoriale et administrative, dry, du royaume : au Chau fea correspond la terre de Kampong Svai ; au Youm reach, celle de Treang ; au Veang, celle de Thbaung- Khmum ; au Kralahom, celle de Ba Phnom, et enfin au Cha krey, celle de Poursat. — En réalité, le pays est divisé en cinquante-six provinces, khet, ainsi réparties : huit pour Kampong Svai (Chakreng, Stung, Kampong- Svai, Prey-Kedey, Burai, Stung-trang, Kampong-siem et Chœung-prey) ; douze pour Treang (Krdng-samré, Phnom-sruoch, Koîig pisôy, Kampot ; Kândal-siung, Bâti, Treang, Bantëey-méas, Péem, Saang , Kd-lhôm , Prey-krebas) ; sept pour Thbaung-khmum (Sambaur, Sambok, Krechés, Kancho. Chalhung, Thbaung-khmum , Totung-thngay) ; six pour Ba-Phnôm (Préy-veng, Péem-cho, Ba-Phnôm, liomduol, Svai Téep et Loeuk-dek) ; sept pour Poursat (Poursat, Kreko, Iirâng, Bdbaur, Bolea-fjier, Thpong et Kampong-som) ; enfin seize provinces n’appartiennent pas aux cinq grands apanages, ce sont les provinces centrales ou des Quatrr-Bras (Chado Muhk) dont voici les noms : Kampong-léng, Anlong-réech, Muhk-kompul, Kang-méas, Lovék, Kampong-luong, Phnôm-penh, Samrong-tong, Kâ-sutin, Svai-rumiht, Khsach-kandal, Lovea-em, Sitho-kândal, Sithosedam, Sithochhveng, Kien-svai. — Ces cinquante-six provinces appartiennent : quarante-deux au sam-rap-ek ; sept de Kampong-svai (Chakreng , Stung, Kampong-svai, Barai, Stung-trang, Kampong-siem, et Chœung-prey), huit de Treang (Kampot, Krang-samré, Bâti, Treang, Bantéey-méas, Péem , Saang et Préy-kebas) ; sept de Thbaung-kmum (déjà citées) ; six de Ba-phnôm (déjà citées) ; sept de Poursat (déjà citées) ; et sept de Chado Muhk ; six au sam-rap-tou : Treang (Phômsruoeh, Kandal-stung), Chado-Mubk (Kampong-luong, Svai-romiht, Sitho-kândal, Sitho-chhveng) ; cinq au samrap-trey : Treang (Kong-pisêy, Kâ-thôm), Chado-Muhk (Khsaeh-kandal, Lovea-em, Sitho-sedam) ; enfin trois au sam-rap-chetva : Kampong-svai (Prey-kedey), Chado Muhk (Anlong-réech, Muhk-kompul), — A la tête des provinces se trouve un gouverneur, Chau-fai ou Chau-fai khet ou t.hau-jai-srok ; il y a au-dessous de lui un sous-gouverneur, balat, deux sous-préfets, snang, puis des adjoints kralapéas, et enfin les chefs de village, me-srok. Sauf ces derniers désignés par leurs administrés dont le choix est ordinairement ratifié par l’administration, les fonctionnaires sont nommés par le gouvernement ou plutôt par le Chau-fai. Le rôle des me-srok, des maires, est fort important ; en général les Asiatiques préfèrent s’adresser aux anciens des villages, représentant la tradition et le droit contumier, plutôt qu’à l’administration trop souvent arbitraire. — Les fonctionnaires, ceux que nous appelons mandarins (on sait que le mot de mandarin n’a rien d’oriental ; il est d’origine portugaise et vient iemandar, commander) te nomment iwmoeûn ; ils sont, depuis les ministres jusqu’aux maires de village et leurs subordonnés, répartis dans l’un des quatre sam-rap et dans chaque Bam-rap dans dix degrés, saltk ; chacun de ces degrés est marqué par un certain nombre de milliers, pdlin, et l’on dira un mandarin à dix, neuf, huit milliers (pâhn) de dignités. Les grands mandarins sont ceux des deux degrés les plus élevés, c.-à-d. les samdach et les okhna ; puis viennent les petits mandarins : chauponlufa, prea , khun. luong, mœûn, néey, etc. Il y a une dillérence d’un degré d’un sam-rap à l’autre ; on distingue souvent deux mandarins du même rang, chargés de fonctions semblables dans le même sam-rap par le titre de mandarin de la droite (sedamj et de mandarin de la gauche (chhveng) ; cette désignation, bouddhiste d’origine, se retrouve d’ailleurs dans l’Annara. Enfin il faut diviser les mandarins en mandarins de la couronne, de l’intérieur, namœûn kenong, et en mandarins de province, de l’extérieur, namœûn krau. On compte à la capitale : 121 mandarins du roi, 51 de l’obbajuréacb, 40 de l’obbarach, 23 de la samdach prea teau, 17 mandarins chinois, 8 mandarins malais, c.-à-d. 262, auxquels il faut ajouter 56 gouverneurs de provinces, ce qui forme un total de 318 mandarins. — Depuis la convention passée en 1884 entre la France et le Cambodge, les divisions administratives ont été modifiées ainsi qu’on le verra plus loin.

Villes principales. — Phnôm-Penh (ll°37’ lat. N. ; 102° 37’ long. E.), capitale du royaume depuis 1866 ; cette ville est située à l’endroit appelé les Quatrc-Bras du Me-Kong , elle était jadis baignée par la mer ; cette ville doit son nom, qui signifie montagne pleine, à un mont iule de 25 m. de hauteur ; elle s’appelait au xv 8 siècle Chado-muhk, et les Annamites la désignent sous le nom de AY/m vang. Avant que celte ville n’eût été réduite en cendres par les Siamois en 1834, elle contenait encore 50,000 hab. ; aujourd’hui, c’est une grande rue qui s’étend sur la rive droite du Me-kong et dont la population, mélange de Cambodgiens, de Malais, de Siamois, de Chinois, doit s’élever à environ 30,000 hab., chitire très variable aux époques de la pêche et de la récolte du coton. Les capitales du Cambodge ont changé beaucoup, et nous notons parmi elles, outre Phnôm-Penh, Angkor la Grande, Basan, Kampong Krassang, Lovéa-rm, Kà-Khluk, Oudong Meanchey et Pram dom long. Phnôm-Penh est relié à la Basse-Cochinchine par un service français de bateaux à vapeur qui dessert Saïgon, Mytho, Vinh-long, Sadec, Soctrang, Chaudoc, Bentré, Phnôm-Penh et Battambang. — Kampot est, depuis les annexions, le seul port qui reste sur le territoire cambodgien ; il était dans les temps anciens fréquenté par les Malais, qui essayèrent à plusieurs reprises la conquête du pays.

Produits, Commerce. — Le grand marché du Cambodge est Phnôm-Penh, quoique d’autres points fassent concurrence à cette ville pour certaines spécialités, comme Kampot pour le poivre et Ba-nam pour les céréales. Le sol est extrêmement fertile ; le riz, qui est la base de la nourriture des indigènes, est la culture principale du pays. La production du riz n’étant pas suffisante, la Basse-Cochinchine en fournit une partie, ainsi que du sel, des nattes, des cordages, des huiles. La Chine apporte de la cannelle, des soieries, de l’alun, du salpêtre, de la pharmacie ; l’Inde envoie l’opium et l’Europe fournit les armes, la quincaillerie, la parfumerie, les eaux-devie. En revanche, le Cambodge exporte, particulièrement en Cochinchine française, une quantité considérable de coton, du poivre, qui va même jusqu’en Europe, du tabac, qui est de bonne qualité, du sucre de palmier, des haricots, du cardamome, de la sésame, des cornes de rhinocéros, de buffles, de bisons (khting), des peaux de bœnfs, de bisous, de buffles, d’éléphants, de rhinocéros, etc., des plumes de pélican et de marabout, des queues de