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CAlnUE — CAIRE

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CAIQUE (Mar.). Nom que portaient de petits navires en usage dans la Méditerranée, où ils jouaient le rôle de chaloupes-canonnières. Ils étaient armés d’un gros canon placé î l’avant ; leur tirant d’eau était faible (V. Caîcj. CAÏQUES (Antilles) (V. CaLos).

CAIRANNE. Coin, du dép. de Vaucluse, arr. d’Orange, cant. de Yaison ; 8GI liai).

CAIRASCO ou CAYRASCO de Figueiioa. (Bartolomè), poète espagnol, né à la grande Canarie en -1540, d’une famille noble, mort à l’aimas en 1010. Il fut chanoine puis prieur de la cathédrale de l’aimas. Il eut un grand renom comme musicien et comme poète, et Cervantes a fait son éloge. 11 a laissé une œuvre colossale de plus de 15,000 octaves, dans lesquelles il raconte la vie de tous les saints du calendrier. C’est le Templo militante, triumphos de virtudes, feslividades y vidas de Santos, en quatre parties : la première parut à Valladolid (1602, pet. in-8), et fut réimprimée avec la deuxième partie (ibid., 1603, in-4). La troisième parut à Madrid (1609, in— fol.) ; la quatrième à Lisbonne (1615, pet. in-fol.). Les deux premières avaient aussi été rééditées à Lisbonne (1612, pet. in-fol.). Il y a encore du même auteur quelques poésies manuscrites, notamment des esdrugulos, à la Bibl. nat. de Madrid. Dans sa jeunesse, il avait traduit la Jérusalem délivrée du Tasse.

— Un choix de ses vers a été publié sous le titre de : Definiciones poeticas, morales y cristianas, dans le vol. 42 e de la Biblioteca Rivadeneyra. E. Cat. CAIRD (James), publiciste et homme politique anglais, né à Stranraer (Ecosse) en 1816. 11 se fit connaître par son ouvrage High farming as the best substitute for Protection (1849), qu’il publia au fort de la lutte entre les protectionnistes et les libre-échangistes et qui fit un grand bruit. Le gouvernement lui donna, en 1850, la mission de rechercher les causes de la famine de l’Irlande. Le Times, de son côté, le chargea de faire une enquête sur l’état de l’agriculture en Angleterre. Publiée d’abord sous forme de lettres adressées au journal (1850-51), cette enquête, parue à Londres en 1851 sous le titre d’Englisk Agriculture, eut un nombre considérable d’éditions et fut traduite dans toutes les langues. La relation d’un voyage au Mississippi, qu’il fit en 1858, n’obtint pas moins de succès. 11 s’était présenté sans succès, en 1852, aux élections du comté de Wigton ; il n’entra a la Chambre des communes qu’en 1857 pour le bourg de Darmouth. Il fut réélu en 1859 par Stirling. Il s’occupa uniquement de questions économiques et, entre autres mesures utiles, fit voter la publication d’une statistique agricole annuelle. Il fit, en 1863, un voyage d’études en Italie et en Algérie, où il s’agissait d’introduire la culture du coton pour pallier les effets désastreux de la guerre de sécession. En 1869, il publia un pamphlet sur la brûlante question ii landaise ; en 1878, un rapport très important sur l’agriculture anglaise : The Land interest, qui lui avait été demandé pour l’Exposition universelle de Paris. Lord Salisbury l’envoya ai urs (1878) dans l’Inde avec la commission nommée à l’effet d’étudier sur place les causes et les effets de la famine. Ce fut Caird qui rédigea le rapport volumineux de cette commission et conclut qu’il fallait s’attendre aux Indes à une terrible catastrophe qui résulterait de l’épuisement de l’agriculture et de l’accroissement continuel de la population. R. S.

CAIRE. Coin, du dép. des Bassec-Alpes, arr. de Sisteron. cant. de La MoUt du-Cairc ; 173 hab. CAIRE (Le). En arabe Masr^-el-Kdnirali}. Ca.’.it :; !* de l’Egypte, comprise dans la prov.oii HHoudiriek de Gizéh, ou elle possède une administration indépendante de l’administration générale de la Moudiriéh. Le Caire est situé par 28°55’ de long. E. et par 30 2’ de lut. N., à près de 2 kil. du Nil, dont le sépare le village de Boulaq qui sert de port à la ville. On évalue la population actuelle du Caire, d’après les dernières statistiques, à environ 374,000 hab., dont 353,000 sujets égyptiens et 21,000 I résidents étrangers. Les sujets égyptiens comprennent 1 environ 280,000 musulmans indigènes ou Turcs, 20 à 25,000 Coptes, plus de 7,000 juifs, 10,000 Levantins et 15 à 20,000 Nubiens, Abyssiniens et antres représentants des races africaines. La ville est bornée à l’E. et an S.-E par les collines de Moqatlam, d’où la citadelle domine toute la plaine, au N. par le canal d’Ismaïlien, au S. par un vaste espace sablonneux semé des ruines de l’ancien Caire. Un ruisseau, à sec la plupart du temps, parcourt le Cave dans toute son étendue : c’est le Kbalig qui part du Nil et va se jeter dans le canal d’Isrnailiéh au N.-E. du Caire. Au Caire aboutissent diverses lignes de chemins de fer, qui partent d’Alexandrie, Damiette, Israafliafa et Suez. Deux autres lignes partent du Caire et desservent, l’une une grande partie de la Haute-Egypte jusqu’à Siout, l’autre la petite station balnéaire de Hélouan. HreToiRE. — Le Caire fut fondé en l’an de l’hégire 358, le 18 Chaaban (9 juil.. 909 de notre ère), un peu au N. de l’ancienne ville de Fostât, par les ordres du khalif El-Mansour El-Mouizz qui venait de faire conquérir l’Egypte par son lieutenant Gouhar et y établit la dynastie fatimite après avoir vaincu le dernier khalife ikhehidite. Fostât était situé à peu près sur l’emplacement de l’ancienne ville pharaonique à laquelle les auteurs classiques donnent le nom de Babylone (V. ce mot), et que les inscriptions hiéroglyphiques nomment banbin. C’est pourquoi les écrivains du moyen âge donnent au Caire le nom de Babylone. Fostât perdit bien de son importance, ses édifices tombèrent en ruine, et ce n’est plus maintenant qu’une plaine couverte de décombres, connue sous le nom de Masr-eUAtikah ou Vieux-Caire. Quant à la ville nouvelle, elle prit le nom de El-Kahirah, « la Victorieuse », d’où les Européens ont fait le Caire ; les Arabes l’appellent aujourd’hui Masr, nom qu’ils donnent également à l’Egypte même. Le Caire devint tout à la Ibis la capitale de l’Egypte et de tout l’empire fatimite. 11 fut la résidence do El-Mansour El-Mouizz et de ses successeurs, qui contribuèrent à orner la ville de nombreux édifices, dont quelques-uns subsistent encore. Le Caire atteignit rapidement le chiffre de 260,000 hab. , chiffre qu’il n’a guère dépassé depuis, en ne tenant compte que des habitants indigènes.

A la chute de la dynastie fatimite, en 1176, le khalife Salah-ed-din Iousouf ibn-Ayoub fonda la dynastie des Ayoubites. Salah-ed-din est devenu Salidin chez nos historiens des Croisades, et ses cavaliers, qu’en arabe on nomme Serradjin, firent donner le nom de Sarrasins aux Musulmans de toute nationalité. Salah-ed-din fit substituer aux murailles de briques, dont le fondateur avait entouré la ville, une enceinte de pierres qui existe encore en partie, et fit bâtir sur le Moqattam. presque sur l’emplacement de l’ancienne forteresse de Babylone, la citadelle moderne du Caire, El-Qalaa. C’est sous son règne que les premiers marchands chrétiens reçurent l’autorisation de s’établir au Caire, où ils fondèrent le quartier franc, connu de nos jours sous le nom de Moitski. Pendant les règnes suivants, le Caire alla s’agran lissant et s’embellissant de jour en jour ; des palais, des mosquées, des écoles s’élevèrent comme par enchantement. Les khalifes mamelouks, Balbars surtout, édifièrent de riches constructions, ils firent réparer la vieil le mosquée à’El-Azhar, ainsi que la grande tour de la citadelle, qui tombait en ruine. La nécropole, connue aujourd’hui sous le nom de Tombeaux des Khalifes, nous a conservé les splendides mosquées funéraires de cette époque, qui sont certainement ce qui existe de plus élégant et de plus parfait dans toute l’architecture arabe d’Egypte. Sous le khalife El-Ghouri, en 1500, fut construit l’aqueduc en pierre qui amenait a la citadelle les eaux du Nil. Rien à placer aa Caire, au point de vue purement historique, sinon la capture de saint Louis, en 1249, pendant sa marche sur le Caire, et une longue suite de troubles, de dissensions intestines, de révoltes de palais