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SOURCES ÉGYPTIENNES

connaître et avoir sans cesse à la bouche les livres d’Hermès qui traitent de cette science. Ces livres sont au nombre de quatre : l’un disserte sur le système des astres qui paraissent fixes ; un autre sur la rencontre et sur la lumière du soleil et de la lune ; les deux derniers sur leur lever. Vient en troisième lieu le scribe sacré, ayant des plumes sur la tête et dans les mains un livre et une règle, sur laquelle se trouvent aussi l’encre et le roseau qui lui sert pour écrire. À son tour, il est tenu de connaître tout ce qui concerne les hiéroglyphes, la cosmographie, la géographie, le cours du soleil, de la lune et des cinq planètes, la chorographie de l’Égypte et la description du Nil ; il doit pouvoir décrire les instruments et les ornements sacrés, ainsi que les lieux qui leur sont destinés, les mesures, et généralement tout ce qui appartient au cérémonial. À la suite des trois personnages dont nous venons de parler, s’avance celui qu’on nomme l’ordonnateur (le maître des cérémonies), qui tient une coudée, comme attribut de la justice, et un calice pour faire des libations. Il doit être instruit de tout ce qui regarde le culte des dieux et le sacrifice. Or, il y a dix choses qui embrassent le culte des dieux et toute la religion égyptienne. Ce sont : les sacrifices, les prémices ou offrandes, les hymnes, les prières, les pompes, les jours de fêtes, etc., etc. Enfin, pour terminer la marche, vient le prophète, portant l’aiguière, suivi de ceux qui portent les pains envoyés. Car le prophète est, en outre, chargé chez les Égyptiens de la distribution des comestibles. Le prophète, en sa qualité de pontife suprême, doit connaître les dix livres que l’on nomme sacerdotaux. Ces livres trai-