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SOURCES GNOSTIQUES

dont nous parlerons bientôt. Observons d’ailleurs que le rôle favorable attribué aux Juifs est en opposition avec les préjugés de certaines sectes gnostiques. Mais par contre il s’accorde avec ce fait que le prophète gnostique Marcus était né en Palestine. En tout cas, un tel mélange nous reporte vers le second siècle de notre ère, au temps où l’autorité des livres des Juifs était invoquée et opposée à celle des auteurs helléniques, et où les chrétiens ne méprisaient pas encore les Juifs ; comme ils ne manquèrent pas de le faire, dès que leur religion fut devenue celle des empereurs.

§ 4. — Sources Gnostiques.

L’étude des papyrus et des manuscrits conduit à préciser davantage l’époque et le point de contact entre l’alchimie et les vieilles croyances de l’Égypte et de la Chaldée. En effet, ce contact coïncide avec le contact même de ces croyances et de celles des chrétiens au iie et au iiie siècle. Les premiers alchimistes étaient gnostiques.

D’après Reuvens[1], le papyrus n°75 de Leide renferme un mélange de recettes magiques, alchimiques, et d’idées gnostiques ; ces dernières empruntées aux doctrines de Marcus[2].

  1. ire Lettre à M. Letronne, p. 8 à l0.
  2. Monuments Égyptiens du musée de Leide publiés par Leemans, p. 85 (1846). Les mêmes : Livraison in-8°, publiée en 1839, p. 18 et 34.