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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

parmi les pierres gravées gnostiques de la collection de la Bibliothèque Nationale : elle jouait un certain rôle dans les formules magiques et médicales de ce temps.

À la suite de la figure du serpent, on lit dans le manuscrit 2.327 un exposé allégorique de l’œuvre : « Le dragon est le gardien du temple. Sacrifie-le, écorche-le, sépare la chair des os et tu trouveras ce que tu cherches. ». Puis, viennent successivement l’homme d’airain, qui change de couleur et se transforme dans l’homme d’argent ; ce dernier devient à son tour l’homme d’or[1]. Zosime a reproduit tout cet exposé avec plus de développement[2]. Les mêmes allégories se retrouvent ailleurs dans un texte anonyme[3], sous une forme qui semble plus ancienne : l’homme d’airain est plongé dans la source sacrée, il change non seulement de couleur (χρώμα), mais de corps (σωμα), c’est-à-dire de nature métallique, et il devient l’homme d’Asemon puis l’homme d’or. L’argent est ici remplacé par l’asemon, c’est à dire par l’Électrum, alliage d’or et d’argent, qui figurait au nombre des vieux métaux Égyptiens (p. 49).

Remarquons encore ces allégories, où les métaux sont représentés comme des personnes, des hommes : c’est là probablement l’origine de l'homunculus du moyen âge ; la notion de la puissance créatrice des métaux et de celle de la vie s’étant confondues dans un même symbole.

Un autre traité de Zosime renferme une figure énigmatique, formée de trois cercles concentriques,

  1. Ms. 2.327, fol. 196 ; Ms. de saint Marc, fol, 94.
  2. Ms. 2.327, fol. 86, v°.
  3. Ms. de saint Marc, fol. 137 ; ms. 2.327, fol. 110, v°.