de lumière, avaient guidé sa marche incertaine. Il fit un signe à l’hiérophantide pour implorer qu’elle l’écoutât :
— Praxilla, vous souvenez-vous ?
Et comme il connaissait les moindres frissons de son visage, il comprit qu’elle rougissait.
— Oui, dit-elle, je me souviens. C’était le jour où les eaux avaient envahi le passage. J’avançais, mon flambeau entre les mains, pour me rendre à la fontaine Cyané, quand tout à coup je me sentis frappée au cœur par un froid glacial, et j’eus la sensation de la mort. Quand je me réveillai de cette léthargie, — non pas subitement, mais peu à peu — il me sembla d’abord que c’était un songe, que j’étais parvenue aux régions tièdes de l’Hadès, et que la Déesse auguste me réchauffait entre ses bras. Alors j’ouvris à demi les yeux, Dorcas, et je vous vis…
Brusquement, elle changea de ton et ajouta :
— Mais il ne faut jamais penser à cela, jamais, entendez-vous, Dorcas ? Ce n’est pas l’hiérophantide que vous avez tenue contre votre poitrine, mais une âme égarée qui revenait de l’autre rivage.
Ayant ainsi parlé, elle disparut.