Page:Bertin - Les Vilottières.djvu/12

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Du dyable chantons la vesprée !
Viens ça ! dis moi ta ratelée ?
Suis bon compaing en tes tourdions ;
Et connu dans tous les taudions ;
Ains ne bougoyt la paouvre fille.
Tant elle avoyt paour du soudrille,
Mais le vilain s’esgaudissant.
Fuct près d’elle dans ung instant.
S’esvertuant de male raige ;
Lui meurtrissoyt son doulz visaige.
Tant pluz la paouvre enfant plouroyt.
Que tant pluz il la malmenoyt ;
Encor pluz maulvais que la gale.
Cuidoyt en faire une cavale.
À quatre pattes la mesnant
Par la chambrette en chevaulchant ;
Puis se sentant saoul de marchier.
Sur ung si gentil destrier.
L’enleva comme une alumelle.
Fust la jetter en la ruelle.
Où la caressant malement ;
L’accoloyt en vociférant ;

En cette étrif nostre ribaulde.
Estoyt moult chagrine et penaulde.
Le maulvais garçon à la fin.
Gorgé de pourchas et de vin.
Issi bientot de la bougette.
Onc ne laissant à la paouvrette,