Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1895.pdf/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tent le cantique des pèlerins de Saint-Jacques répété par les cent cavernes de la sierra, les autres tirent des coups de carabine contre le soleil.

« Voici la place, dit un des guides, où nous avons enterré la semaine dernière José Matéos, tué d’une balle à la nuque dans une attaque de brigands. La fosse a été fouillée, et le corps a disparu.

— Le corps n’est pas loin, dit un muletier, je l’aperçois qui flotte au fond de la ravine, gonflé d’eau comme une outre.

— Notre-Dame d’Atocha, protégez-nous ! s’écriaient les brunes Andalouses nonchalamment bercées au pas de leurs mules.

— Quelle est cette hutte à la pointe d’une roche ? demanda un hidalgo par la portière de sa chaise. Est-ce la cabane des