Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une vitesse immense, des particules qui, en pénétrant dans l’œil, produisent le phénomène de la vision. Suivant Huyghens, au contraire, aucun corps n’est lumineux par lui-même ; il est fait tel par les vibrations de ses molécules, et ne perd en brillant aucune partie de sa substance ; le mouvement des particules ébranlées se communique incessamment à un fluide élastique et subtil dont les agitations nous apportent la lumière, comme celles de l’air nous transmettent le son. Les phénomènes de la réflexion et de la réfraction s’expliquent également bien dans les deux théories, sans, par conséquent, donner prise à aucune conclusion précise, et les détails les plus minutieux sont, comme l’a souvent répété Arago, la seule et véritable pierre de touche pour dégager une théorie exacte et définitive des vagues et douteuses conjectures qui lui donnent naissance. Le raisonnement doit reproduire en quelque sorte la nature en montrant, dans la diversité infinie des effets, les conséquences d’un principe unique, et sans s’arrêter à une ressem-