Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/84

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tions donne occasion, dans une courte phrase, de faire briller le goût littéraire d’un esprit sensible à toutes les nuances du style. La conclusion est certaine : Pascal seul a pu écrire ces pages. Au xviie siècle, cependant, pour tous les honnêtes gens, le style était excellent ; l’amour a toujours prêté à l’éloquence et, même en monologue, à l’agrément d’un discours.

La décision de Cousin n’a pas cependant rencontré d’incrédules et plus d’un lecteur, prévenu d’estime et d’admiration pour un nom sans égal, s’est dit, en renversant la thèse : Ce discours est d’un bout à l’autre un chef-d’œuvre, car il est de Pascal.

Quel que soit le véritable auteur, quelques pages sont dignes de Pascal, quelques autres, moins heureusement rencontrées, quoique marquées à son cachet, font songer à une imitation.

« Quelque étendue d’esprit que l’on ait, l’on n’est capable que d’une grande passion, c’est pourquoi quand l’amour et l’ambition se rencontrent ensemble, elles ne sont grandes que de la moitié de ce qu’elles seraient s’il n’y avait que l’une ou l’autre. »