Page:Bertrand - L'appel du sol, 1916.djvu/220

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fisant pour qu’il continuât la lutte avant l’arrivée des renforts qu’on avait demandés au dépôt.

Les trois ambulances de la division s’étaient installées à Buzanthois, dans l’église, dans une écurie et dans l’école communale. Il y avait du travail pour toutes trois : le bourg n’était qu’un vaste asile de douleur.

Depuis quelques jours un état-major y était cantonné. C’était ainsi un quartier général important et un centre de ravitaillement. Les aéroplanes ennemis s’en étaient aperçu : leurs obus étaient tombés comme une avalanche.

Pas une maison n’était intacte. Les murs écroulés encombraient les routes. Par les portes ouvertes on pouvait voir les rayons du soleil. Ils pénétraient à grands flots au travers des toitures crevées. Tout avait été saccagé par les explosifs et par le passage des troupes. Les meubles et la vaisselle s’amoncelaient, en débris, sur les carreaux des chambres et des cuisines. Les soldats de toutes les armes entraient ou sortaient des demeures violées. La guerre profanait la paix bourgeoise et tranquille de la cité provinciale. Avant les nôtres du reste, des patrouilles de uhlans et de chevau-légers