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ET SES TRAVAUX

prend à l’horizon sa plus grande valeur ; lors donc que le soleil est, le matin, un peu au-dessous de l’équateur, la réfraction peut, en relevant ses rayons, faire croire à l’observation de l’équinoxe. Quelques heures plus tard, le soleil se rapprochant du zénith, la réfraction est moindre, et cette cause d’abaissement, compensant le chemin que l’astre parcourt en quelques heures dans son orbite, peut le faire observer de nouveau dans l’équateur.

Pline rapporte une autre contradiction non moins sensible, qui, en montrant également l’importance du phénomène de la réfraction, aurait dû conduire les anciens astronomes à en faire le sujet de leur étude : « On a, dit-il, observé une éclipse de lune, au moment où le soleil était encore visible au-dessus de l’horizon. » La lune disparut par conséquent sans que la ligne droite qui réunit son centre à celui du soleil parût rencontrer la terre. Le fait est constant ; il a été observé notamment par Mœstlin et par Tycho : il est, d’un autre côté, de nécessité évidente que la terre, pour éclipser la lune en la