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ET SES TRAVAUX

la patience à venir en aide au génie. Képler essaya d’abord la vérification des hypothèses admises jusque-là, en cherchant à placer tous ses points sur un même cercle ; mais ses efforts furent inutiles ; ses calculs laissaient subsister des erreurs de sept à huit minutes, et il prouvait que l’on ne peut faire mieux. Huit minutes, c’est bien peu ! C’est environ le quart du diamètre apparent du soleil, mais c’est en astronomie surtout qu’il est vrai de dire : « Celui qui méprise les petites choses tombera peu à peu. » Képler le savait, et cette petite erreur, qu’il ne voulut pas accepter, devint considérable par les conséquences.

« La bonté divine, dit-il, nous a donné en Tycho un observateur tellement exact qu’une erreur de huit minutes est impossible. » L’hypothèse d’une orbite circulaire était donc inacceptable ; mais Képler ne désespère pas pour cela de vaincre, et sa confiance n’est pas même ébranlée. Il pense que, comme la folâtre Galatée, Mars s’enfuit et se cache tout en désirant être aperçu :