Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
KÉPLER

Mais, aux dernières pages du livre, le génie du rêveur inspiré se réveille tout à coup pour lui dicter de fiers et magnifiques accents, devenus non moins immortels que la découverte qu’ils annoncent : « Depuis huit mois, dit-il, j’ai vu le premier rayon de lumière ; depuis trois mois, j’ai vu le jour ; enfin, depuis peu de jours, j’ai vu le soleil de la plus admirable contemplation. Je me livre à mon enthousiasme, je veux braver les mortels par l’aveu ingénu que j’ai dérobé les vases d’or des Égyptiens, pour en former à mon Dieu un tabernacle loin des confins de l’Égypte. Si vous me pardonnez, je m’en réjouirai ; si vous m’en faites un reproche, je le supporterai ; le sort en est jeté. J’écris mon livre ; il sera lu par l’âge présent ou par la postérité, peu importe ; il pourra attendre son lecteur : Dieu n’a-t-il pas attendu six mille ans un contemplateur de ses œuvres ? »

Puis, revenant au langage précis de la science, il révèle la célèbre loi qui, reliant tous les éléments