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ISAAC NEWTON

théorie nouvelle, l’illustre inventeur, impatienté et découragé, oublia que les contradicteurs d’une grande découverte contribuent eux-mêmes à l’affermir, et il se promit d’éviter à l’avenir, en ne publiant rien, l’appréhension de tels ennuis. Ses plaintes témoignent avec des dégoûts exagérés une inquiétude presque maladive. « J’ai été tellement persécuté pour la théorie de la lumière, écrivait-il quelques années plus tard, que j’ai bien regretté l’imprudence avec laquelle j’ai quitté un bien aussi substantiel que le repos pour courir après une ombre. » Et dans une autre lettre : « Je me suis dévoué à la philosophie, mais je veux lui dire un éternel adieu. Si je la cultive désormais, ce sera pour mon propre plaisir, et poussé par le seul attrait de la vérité ; car je vois qu’en publiant une idée nouvelle, on devient incontinent son esclave et obligé à la défendre. » Il écrivait encore à Oldenbourg : « Je ne me soucie plus de matières philosophiques : ne trouvez donc pas mauvais si je ne vous fais plus de communications. Soyez assez bon pour m’éviter à