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ISAAC NEWTON

C’est trop insister sur ces vaines discussions, où la science n’a pas à s’accroître. Quoique la publication de Newton ait été postérieure à celle de Leibnitz, il est prouvé qu’il ne lui doit rien ; mais tout porte à croire qu’il ne l’a aidé en rien. En l’absence de preuve positive, qui oserait soupçonner Leibnitz, lui si sincère et si dévoué à la vérité, d’avoir dissimulé les secours qu’il aurait reçus d’un rival ? Sa vie tout entière, tant de fois et si minutieusement étudiée, le justifie d’une telle imputation. Le système que soutiennent ses adversaires est d’ailleurs inadmissible en soi. Ils l’accusent, en effet, d’avoir volontairement dissimulé des vérités que de nombreux témoins auraient pu facilement affirmer lors de la première publication. Si la prudence seule, à défaut de sentiments plus dignes de lui, n’avait pas suffi pour l’empêcher d’affronter, en la méritant, une accusation aussi grave, comment croire que les amis de Newton eussent attendu vingt-cinq ans pour le démasquer ? Leurs reproches, au lieu de s’envenimer lentement par l’aigreur