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ET SES TRAVAUX

des idées, Copernic n’est ni éloquent ni ému. Son style manque de force et de saillie ; on peut le comparer à une douce lumière qui s’insinue dans les esprits d’élite sans s’imposer au commun des lecteurs.

Le monde pensant mit autant de temps à comprendre le livre des Révolutions que Copernic à le composer ; il a fallu que la véhémence sublime de Kepler, la finesse persuasive de Galilée et la précision magistrale de Newton vinssent appuyer et affermir sa doctrine pour réduire peu à peu au silence ses opiniâtres contradicteurs.

Copernic est pour nous tout entier dans son livre. Sa vie intime est mal connue. Ce qu’on en sait donne l’idée d’un homme ferme, mais prudent et d’un caractère parfaitement droit ; tout entier à ses spéculations et comme recueilli en lui-même, il aimait la paix, la solitude et le silence. Simplement et sincèrement pieux, il ne comprit jamais que la vérité put mettre la foi en péril, et se réserva toujours le droit de la chercher et d’y croire. Aucune passion