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Un trompette de régiment.

Envoyer un trompette.
Sonner la trompette.
Sonner de la trompette.
La trompette de la Renommée.
Emboucher la trompette.

vague.

Le vague de l’air.

Le vague de l’air.
Le vague des airs.
Se jeter dans le vague.
De grandes vagues.
Vagues écumantes.
Des vagues hautes.
Rompre la vague.

vase.

Tomber dans la vase.

Un vase d’or.
Un vase antique.
Un vase précieux.

voile.

Un voile épais.
Voile clair.
Porter un voile.
Le voile de la nuit.

Lever le voile.
Plier , caler la voile.
Aller à la voile.
Cingler à pleines voiles.
A voiles déployées.
Enfler les voiles.

Mettre à la voile.



Nº XXXIX.

noms qui expriment des états, des qualités qu’on regarde, en général, comme ne convenant qu’a des hommes.




Une de mes chances était d’avoir toujours dans mes liaisons des femmes auteurs.
(J.-J. Rousseau..)
Les femmes docteurs ne sont point de mon goût.
(Molière.)
Marguerite d’Anjou, femme de Henri VI, roi d’Angleterre, fut active et intrépide, général et soldat.
(Thomas..)
Mademoiselle de Schurman, née à Cologne en 1606, était peintre, musicienne, graveur, sculpteur, philosophe, géomètre, théologienne même ; elle avait encore le mérite d’entendre et de parler neuf langues différentes.
(Biographie univ..)

Les femmes n’eurent pas seulement des cours d’amour, elles devinrent aussi magistrats, en possédant

des seigneuries, et exercèrent la juridiction des fiefs dans toute leur étendue.
(Id.)
Les ouvrages de mademoiselle Williams la font regarder tour à tour comme poète et comme historien.
(Mme Briquet..)
Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours.
(Larochefoucauld..)
Les femmes poètes sont mauvaises ménagères : la rime s’accorde mal avec l’économie.
(Boiste..)

Chimène dit à Rodrigues :
Va, je suis ta partie et non pas ton bourreau.

(Corneille..)
Venez, mesdames, être témoins du triomphe de la philosophie.
(Marmontel..)
J’apprends avec plaisir tout ce qu’on publie à la gloire d’une fille célèbre, Anne de Beris, et aujourd’hui professeur de rhétorique.
(Mme Briquet..)
Elle fut sa nourrice , elle devient son guide.
(Legouvé..)
L’abbesse de Fontevrault est chef et général de tout l’ordre.
(Académie..)

Mademoiselle d’Eon fut mise à 14 ans au collège Mazarin. On ignore les raisons qui engagèrent ses parents à lui donner l’habit d’homme. Elle fut reçue docteur en droit civil et en droit canon, et enfin

avocat au Parlement de Paris.
(Biogr. des fem. célèb..)
Les femmes polissent les manières, elles donnent le sentiment des bienséances, elles sont les vrais précepteurs du bon ton et du bon goût.
(Legouvé..)
Hypathia enseignait elle-même la doctrine d’Aristote et de Platon ; on l’appelait le philosophe.
(Chateaubriand..)
La sagesse est le tyran des faibles.
(Vauvenargues..)
Plutôt versificateur que poète, madame de Mandelot a chanté dans des pièces généralement assez brèves les plaisirs champêtres.
(Mahul..)
Madame Dacier est un des plus fidèles traducteurs d’Homère.
(Girault-Duvivier..)

Ici se présente une grande difficulté dont le manque de solution a toujours fait époque dans les annales grammairiennes. Comment se fait-il, s’écrient nos grammairiens, que la langue française se soit mise en opposition avec toutes les autres langues, en laissant au masculin tous ces noms auteur, amateur, docteur, géomètre, général, graveur, professeur, philosophe, poète, traducteur, etc., lors même que ces noms désignent des femmes ?

Avant d’essayer de rendre raison de cette masculinité qui paraît inexacte, qu’il nous soit permis d’expliquer quelques exemples bien connus, où le genre féminin a été