Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/75

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cents… Il est périlleux, pour un homme d’esprit, de vouloir, à tout prix, faire rire : outre que le rire ne s’adresse guère aux facultés les plus nobles de l’homme, il est d’expérience que la plupart des humoristes ont souillé leur talent et leur plume en faisant appel aux mauvais instincts. C’est pour ces raisons que nous les avons placés dans cette catégorie.


L’Auteur d’Amitié amoureuse, de son vrai non Madame Lecomte du Nouy, alias Hermine Oudinot, (1855-1915), n’a publié que des romans d’amour souvent vulgaires et terre-à-terre, « où elle se joue des sujets traités d’immoraux par la morale courante ». Ce jugement s’applique même à certain livre dédié à une jeune fille.


Théodore de Banville (1823-1891), poète lyrique, auteur de Contes et de Souvenirs en prose (15 volumes).

Comme poète, c’est un magicien, idolâtre de la rime, qui n’a vécu que de mots et de cadences, « comme les divines cigales se nourrissent de leurs chants ».

Dans ses contes et ses comédies, autant que dans ses vers, il a mêlé les allégories grecques aux choses modernes.

Nous ne le proscrivons que dans la mesure où il est à propos de bannir la vie et la mythologie antiques.


Jules Barbey d’Aurevilly (1803-1899), critique original et violent, penseur de haute race, écrivain qui rappelle Tacite et Saint-Simon, historien de la Basse Normandie, romancier dont les œuvres remplies de catholicisme exalté, de satanisme, d’horreurs, de morbidesses et de dandysme ne sauraient convenir à des lecteurs non prévenus.

Violent et paradoxal, il fut souvent excessif, injuste et faux, même dans son catholicisme : Lamartine l’avait surnommé le duc de Guise de la littérature.