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Page:Beuvelet - La vraye et solide dévotion, 1661.pdf/486

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reçu mille et mille bénédictions pour la bonne vie de leurs pères ; au lieu que la postérité de Chan, Saül, Salomon, Jéroboam, Achab, et autres a été punie pour les péchés de ses pères.

Que doit-on dire de ces parents, qui n’ont autre soin pour leurs enfants que de les enrichir, les ennoblir, et les faire grands selon le monde ?

On peut dire qu’ils n’aiment point véritablement leurs enfants, et qu’en cela où ils veulent paraître avoir plus d’esprit, ils en ont moins.

Pourquoi dites-vous qu’ils n’aiment pas véritablement leurs enfants ?

Parce que s’ils les aimaient comme il faut, ils auraient plus de soin de leur âme et de leur salut, que de leur corps, qui n’est que la moindre partie d’eux-mêmes, et auraient plus à cœur de les faire riches de biens spirituels, que de leur amasser des richesses temporelles et périssables. Et S. Paul a fort bien dit de ces personnes, que c’était être pire qu’un infidèle de négliger l’instruction de ses domestiques, et de ne travailler que pour leurs corps.

Pourquoi dites-vous qu’ils témoignent en cela n’avoir pas d’esprit ?

Parce que 1, ils mettent souvent leur propre salut en danger, et se perdent misérablement pour enrichir leur famille. 2, pensant amasser pour leurs enfants, ils amassent quelque fois pour des étrangers, Dieu leur ôtant leurs enfants, ou bien si leurs enfants en jouissent, ils en font des profanations et des profusions non-pareilles, elles leur servent pour offenser Dieu davantage, et augmenter la peine de leurs parents damnés, et ne vont point jusques à leurs petits enfants.