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À consulter. — L. N. Baragnou : Le Poète Léo 908. -Henri Chantavoine : [Léo- Larguier]. Journal des Débats 20 juin et 1903. - (JaMou De.schamps : [Léo Largmer]. Le Temps, juillet 1905 -Georges Casella et I rnest «auberf. La Jeune .orlraU de Léo Larguier). Revue iUuslrôe. 15 avril ; ature 1895-1905. Paris, Sansol, 1906. in-18. - Ernest haubert . Un roman moderne en vers. Intransigeant, 1" février 1908. - GouriPOut: Poètes nouveaux. Mercure de France, 1 septembre 1J06. - George» Le Car.lonnel et Charles Vellay : La raine. 1905. Opinions des Écrivains de ce temps. Pan», Soc. du Me.cuie de Franco, 1906, in-18.- Robur : Léo Larguier. wnuel. Psyché, mai.-juin 1900.


AUTOMNE

Un peu de ciel gris sur un très vieil arbre.
Et le soir qui tombe avant qu’il soit tard.
Un bassin verdâtre, un vase de marbre.
Deux livres ouverts : Laprade et Ronsard,
Un homme penché sur un banc antique,
Avec un front lourd et de longs cheveux,
Qui chasse du bout d’un bâton rustique
Les feuillages morts; un lierre noueux
Sur un puits tari ; la voix désolée
Du premier vent froid courbant les rameaux ;
Un vieux bûcheron dans une vallée ;
Un toit noir qui fume au flanc des coteaux.
Derrière une vitre un point d’or qui brille.
Une auberge sombre où boit le cocher
De la diligence ; une jeune fille
Sortant d’un chemin profond et caché.
Et voilà l’automne et voilà la vie,
Et puis me voilà moi-même, ô douceur,
Ô première étoile, ô mélancolie
Du beau soir brumeux qui baigne mon cœur !

(La Maison du Poète.)