Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/104

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envoyé en ce pays, dans ce dessein. À son arrivée à Québec, ou lui présenta des échantillons de deux mines que M. de Courcelles s’était fait apporter des environs de Champlain et du Cap de la Madeleine. La Potadière se transporta sur les lieux, et à son retour à Québec, il déclara qu’il n’était pas possible de voir des mines qui promissent davantage, soit pour la bonté, soit pour l’abondance du minerai. Néanmoins, malgré un rapport aussi favorable, ces mines ne furent point alors mises en exploitation.

La colonie faisait aussi des progrès du côté de la population : la meilleure partie du régiment de Carignan était restée dans le pays, ou y revint, avec M. Talon, en 1669. Tous les soldats qui voulurent se faire cultivateurs ou artisans eurent leur congé à cet effet. Les officiers qui avaient obtenu des terres en fief et seigneurie s’y établirent et s’y marièrent presque tous. Charlevoix remarque que la plupart de ces officiers étaient gentilshommes, et en prend occasion de dire, que le Canada a eu plus de noblesse ancienne qu’aucune autre colonie française, et peut-être que toutes ensemble.

Parmi les instructions de l’intendant, il y avait un ordre du conseil qui lui enjoignait d’engager les missionnaires à instruire les enfans des Sauvages dans la langue française, et à les accoutumer à la façon de vivre des Européens. Les jésuites n’ayant pas réussi, moins, dit Charlevoix, par les difficultés qu’ils avaient rencontrées dans l’exécution du projet, que par les inconvéniens qu’ils y avaient reconnus, M. Talon s’adressa à l’évêque de Pétrée et aux ecclésiastiques de Montréal, qui promirent de faire ce que désirait la cour ;