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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/108

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qu’on puisse mépriser impunément. » Ils cessèrent néanmoins, pendant quelque temps, d’inquiéter leurs voisins, et envoyèrent même au gouverneur quelques uns des prisonniers qu’ils avaient faits.

Pendant que M. de Courcelles maintenait ainsi la bonne intelligence entre les Français et les Sauvages, et faisait régner la paix parmi ces derniers, la petite vérole ravageait le nord du Canada, et achevait de dépeupler presque entièrement ces vastes contrées. Les Attikamègues disparurent : Tadousac, où l’on avait vu jusqu’à 1200 Sauvages réunis, au temps de la traite, commença à être presque entièrement abandonné, aussi bien que les Trois-Rivières. Il y eut pourtant cette différence entre ces deux postes, que les Français se maintinrent dans le dernier ; au lieu que le premier, où ils n’avaient aucun établissement fixe, demeura désert.

Cependant, M. Talon, toujours plein de zèle et d’activité, profitait de la paix dont jouissait la colonie, et des bonnes dispositions des Sauvages à l’égard des Français, pour établir les droits de la couronne de France, dans les quartiers les plus reculés du Canada. De concert avec M. de Courcelles, il résolut d’envoyer dans le Nord un homme connu et estimé des Sauvages, pour les engager à se trouver, par députés, en un lieu où l’on pût traiter avec eux. Un voyageur, nommé Nicholas Perrot[1], partit muni des instruc-

  1. Ce Nicholas Perrot avait été, dans sa jeunesse, au service des jésuites. Il dut probablement à ces religieux un commencement d’instruction. C’était, d’ailleurs, un homme d’esprit et doué de beaucoup de talent naturel. Il fut employé, à diverses fois, par différents gouverneurs, comme envoyé, agent, ou négociateur, chez les Sauvages, et rendit, en ces qualités, des services importants à la colonie.