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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/121

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Louis, où M. de la Barre avait placé M. de Baugy, lieutenant, en qualité de commandant. Après avoir battu et pillé, en route, une troupe de marchands français, les Iroquois parurent à la vue du fort, et l’attaquèrent ; mais Baugy avait été averti de leur approche, et s’étant préparé à la défense, les assaillans furent contraints de se retirer avec perte.

Cependant, le gouverneur, averti des grands préparatifs que faisaient les Iroquois, crut qu’il valait mieux prévenir ces barbares, en portant la guerre chez eux, que d’attendre, pour les combattre, qu’ils eussent mis le pied dans la colonie. Il prit encore une précaution propre à assurer le succès de son entreprise ; ce fut de diviser les cantons, pour n’avoir pas affaire à tous en même temps. À cet effet, il envoya des colliers aux Agniers, aux Onnontagués et aux Onneyouths, pour les engager à demeurer neutres entre lui et les Tsonnonthouans, chez lesquels seuls il voulait, disait-il, porter la guerre. Il fit ensuite partir M. Dutast, capitaine de vaisseaux, avec cinquante hommes d’élite, pour porter un grand convoi de vivres et de munitions à Catarocouy, et garder ce poste ; M. d’Orvilliers, qui y commandait, ayant eu ordre, dès le commencement du printemps, d’aller reconnaître le pays ennemi, et de marquer l’endroit le plus propre pour le débarquement.

Toutes les dispositions étant faites, l’armée se mit en marche. Elle était composée de cent trente soldats, de sept cents Canadiens, et de deux cents Sauvages, la plupart Iroquois du Sault Saint-Louis et Hurons de Lorette.[1] Elle s’embarqua à Montréal, dans les derniers

  1. Les Hurons de Sylleri étant presque tous morts de la petite vérole, le P. Chaumonot, jésuite, rassembla tous