Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les fortifications commençaient au Palais, sur le bord de la petite rivière, remontaient vers la haute ville, qu’elles environnaient, et allaient finir vers le Cap aux Diamans. On avait aussi formé une palissade, depuis le Palais jusqu’au Sault au Matelot. Une seconde palissade, qu’on avait tirée au-dessus de la première, aboutissait au même endroit. Les issues de la ville où il n’y avait pas de portes étaient barricadées avec de grosses poutres et des barriques pleines de terre, en guise de gabions, et les dessus étaient garnis de pierriers. Le chemin tournant de la basse ville à la haute était coupé par trois différents retranchemens de barriques et de sacs pleins de terre, avec des chevaux de frise.

Le 16, à trois heures du matin, M. de Vaudreuil vint rapporter qu’il avait laissé la flotte anglaise à trois lieues de Québec, en un endroit appellé l’Arbre Sec. En effet, dès qu’il fit jour, on l’apperçut des hauteurs. Elle était composée de trente vaisseaux de différente grandeur, et le bruit se répandit qu’elle portait 3000 hommes de débarquement. À mesure qu’elle avançait, les plus petits bâtimens se rangeaient le long de la côte de Beauport ; les autres tenaient le large. Tous jettèrent les ancres vers 10 heures ; et aussitôt, une chaloupe portant un pavillon blanc se détacha de la flotte, et s’avança vers la ville. Ne doutant point qu’elle ne portât un trompette, M. de Frontenac envoya à sa rencontre un officier, qui la joignit à moitié chemin, fit bander la tête au trompette, et le conduisit au Château. Lorsqu’il fut en la présence du gouverneur, il lui remit une sommation de la part de William Phipps, commandant de la flotte et de l’armée. Ce que cette sommation contenait de plus raisonnable était que « les ra-