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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/184

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d’activité, qu’en quinze jours de temps, il fit le trajet difficile, entre Montréal et le lac Ontario, et rebâtit le fort de Catarocouy. Son zèle et sa vigilance ne se bornèrent pas là : avant de partir pour Montréal, il envoya des Sauvages, divisés par petites troupes, à la découverte, de différents côtés. On apprit, par ce moyen, qu’un grand nombre d’Iroquois étaient, ou allaient se mettre en campagne, et l’on put en avertir assez à temps pour donner au gouverneur de Montréal le loisir de mettre ses postes hors d’insulte, et à M. de Frontenac celui de former un corps de huit cents hommes dans l’Île Perrot.

Les ennemis n’en eurent pas moins la hardiesse de s’avancer jusqu’à Montréal et de débarquer même, par petits pelotons, dans cette île, où ils massacrèrent quelques habitans ; mais le gouverneur déconcerta leurs mesures, en divisant sa petite armée, pour la répartir dans les différentes paroisses. Ne pouvant rien faire par petites troupes, les Iroquois s’avancèrent, en un corps assez considérable, jusque derrière Boucherville ; mais ils y furent défaits par M. de la Durantaye ; et ainsi finit la campagne de 1695, dans le centre de la colonie.

Dans les quartiers de l’Ouest, M. de Lamotte-Cadillac avait déterminé les Sauvages voisins de son poste à faire des courses sur l’ennemi commun : ces Sauvages amenèrent un grand nombre de prisonniers à Michillimakinac. Les Iroquois voulurent s’en venger sur les Français, et marchèrent, en grand nombre, pour contraindre les Miamis à se déclarer contre eux. M. de Courtemanche et quelques Canadiens se trouvant chez ces Sauvages, lorsque les Iroquois parurent, loin