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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/205

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conduits jusqu’à Gannentaha, avec les mêmes honneurs qu’on leur avait faits, à leur arrivée. Ils s’y arrêtèrent, quelque temps, pour attendre les députés des autres cantons. Pendant qu’ils y étaient, on annonça que le gouverneur de la Nouvelle York avait levé le pavillon rouge, et saisi toutes les pelleteries qui se trouvaient à Orange appartenant aux Iroquois, pour leur faire entendre qu’il était déterminé à leur déclarer la guerre, s’ils ne respectaient pas ses volontés. Ces menaces n’empêchèrent pas les députés des Cantons de s’embarquer, au nombre de dix-neuf, avec les envoyés de M. de Callières. À leur arrivée à Montréal, on les reçut, au bruit d’une décharge de boîtes ; ce qui causa quelque jalousie aux alliés de la colonie. On entendit quelques uns d’eux demander si c’était là la manière dont les Français recevaient leurs ennemis. On les laissa dire, sans réfléchir assez, peut-être, comme le remarque Charlevoix, qu’on s’exposait à perdre des amis, en voulant regagner des ennemis, par une conduite qui pouvait les rendre encore plus fiers et plus difficiles. Il n’en fut rien pourtant : dans l’audience que le gouverneur leur donna, leur orateur parla de manière à être applaudi de tous ceux qui l’écoutaient.

La réponse que leur fit M. de Callières les satisfit de même, au point de leur faire dire que jamais on ne leur avait mieux parlé raison.

Les députés des tribus alliées parlèrent aussi, mais en peu de mots. Kondiaronk, qui avait été député par les Hurons, dit : « J’ai toujours écouté la voix de mon père, et je jette ma hache à ses pieds ; je ne doute point que les gens d’en haut n’en fassent de même